PROMENADE AUTOUR DU GÎTE
Montagne et présence éternelle
Sur les sentiers frappés par des pas répétés,
Une ombre se glisse, légère et triste.
Seule dans l'obscurité par la lune éclairée,
Je compte les années qui nous ont séparées.
Ici nous étions heureux ; les bois riaient à nos jeux ;
Sous les pins embrumés, ton parfum s'attardait.
Nous leur racontions notre amour à chacun de nos séjours ;
"J'irai où tu iras"! Disais-je d'une voix
Remplie d'éternité, à ta cause vouée.
Il y a ici encore tant de ces choses que le temps
N'est capable d'effacer, ni de faire oublier.
La montagne en échos crie ton nom, chante tes mots;
Elle n'a point oublié ces deux voix du passé
Qui se lièrent à jamais dans ce temple déserté ;
A la pointe de l'aurore elles résonnent encore
De la vallée livide jusqu'aux crêtes arides.
Au lever du soleil, une tristesse vermeille
Attend en silence les aveux d'une présence.
Si aujourd'hui tu n'es plu, c'est que la vie s'est plut
A briser ses enfants ; et moi, égarée chez les vivants,
Suspendue à la mort sereine, je te survis à grand peine ;
Et armée de tout mon courage, j'attends la fin de ton voyage,
Lorsque étendus sur notre lit de foi, la vie véritable te réveillera.
Nayahcruize